- Parce que 60 % des terres arables inexploitées dans le monde se trouvent en Afrique. Seulement 25% des terres arables étaient cultivées en 2005 en Afrique de l’Ouest. Le rendement agricole en Afrique de l’Ouest est encore faible par rapport aux niveaux nécessaires pour faire face à la demande qui sera de plus en plus importante. La population de l’Afrique de l’Ouest devrait passer de 290 millions de personnes à plus de 400 millions en 2020, et 500 millions en 2030.
- Parce que 95% de la culture agricole africaine est pluviale. La gestion de l’eau est un élément important dans l’agriculture. Le rendement agricole est largement tributaire de la maîtrise de l’eau et des techniques d’irrigation. L’Afrique de l’Ouest dispose de 28 bassins fluviaux transfrontaliers. (Source).
- Parce que la terre constitue la première richesse du paysan et la sécurisation du foncier est un défi majeur dans la région. Entre 1 et 3% seulement des territoires des États ouest-africains étaient détenus en vertu d’un titre de propriété en 2002. (Source)
- Parce que l’exploitation familiale est fortement dépendante de la participation des femmes qui ont un rôle essentiel dans la production vivrière et dans la stabilisation des ménages en milieu rural. Elles n’ont pas un accès complet aux ressources et aux services de base. Selon l’Organisation des Nations unies, les rendements des exploitations agricoles pourraient augmenter de 20 à 30% si le système d’attribution des ressources productives n’avaient pas été discriminatoires envers les femmes.
- Parce que la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire demeurent des défis majeurs pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. 54% des Ouest-Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté et la région a connu de nombreuses famines et crises alimentaires depuis les indépendances.
- Parce que le secteur agricole participe pleinement à la croissance économique d’un pays. Une agriculture performante permet la création et le développement de plusieurs autres secteurs productifs (expansion du secteur tertiaire, des transports routiers et des réseaux commerciaux et bancaires). Des revenus agricoles croissants provoquent aussi l’ouverture de marchés locaux et régionaux qui seront propices à la création d’unités industrielles, au développement des exportations vers des marchés étrangers.
- Parce que le secteur agricole a un fort potentiel en termes de création de richesse et d’emplois. Un Africain sur trois travaille plus ou moins directement dans la filière agricole. Ce secteur concerne 60% de la population active en Afrique de l’Ouest. Les partenaires extérieurs, les institutions financières et les investisseurs étrangers soutiennent de plus en plus le secteur agricole des pays de la région. Le développement de l’agriculture fait partie des cinq nouvelles grandes priorités de la Banque africaine de développement (BAD), dirigée par un ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria.
- Parce que la transformation des produits agricoles reste un maillon faible pour les économies des pays de la région. L’amélioration de la productivité du secteur passe par la mise en place de chaînes des valeurs agricoles performantes et un développement de l’industrie agroalimentaire dans la région. La forte urbanisation de l’Afrique va correspondre à un accroissement de la demande de produits agricoles de haute qualité peu présents sur le marché local.
- Parce que le pourcentage du budget national investi par les Etats ouest-africains dans l’agriculture semble faible pour répondre aux défis d’une production suffisante. En moyenne, les pays africains consacrent seulement 4% de leurs dépenses budgétaires à l’agriculture, contre 14% en Asie (http://bit.ly/2sy3hxu). La Déclaration de Maputo (Mozambique) de 2003 a engagé tous les Etats membres de l’Union africaine à accroître leurs investissements dans le secteur de l’agriculture, à hauteur de 10% au moins de leur budget national.