Auteur : Fonds Monétaire International (FMI)
Site de publication : FMI
Type de publication : Rapport
Date de publication : Octobre 2024
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Notes
Afin d’améliorer la gestion de la masse salariale de son secteur public, la Guinée-Bissau a adopté la technologie de la chaîne de blocs, sous la forme d’un mécanisme numérique sécurisé permettant d’effectuer un suivi et des rapports sur les dépenses consacrées à la masse salariale de la fonction publique.
En mai 2024, dans le cadre de son programme appuyé par le FMI au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), le pays a lancé une plateforme basée sur la chaîne de blocs conçue pour révolutionner la gestion de la masse salariale de son secteur public. Après quatre ans de collaboration avec le FMI et avec le partenaire technologique Ernst & Young, et grâce à l’appui financier de plusieurs partenaires, la Guinée-Bissau passe à la mise en œuvre de cette nouvelle technologie. Cette initiative, l’une des premières de ce type en Afrique, représente une avancée spectaculaire en vue d’une amélioration de la gouvernance et de la transparence en matière de finances publiques.
Concha Verdugo Yepes : Cette plateforme propose un registre numérique sécurisé et transparent pour la gestion des données relatives à la masse salariale du service public qui permet d’assurer un suivi des conditions d’admissibilité aux salaires et aux retraités, de leur budgétisation, des approbations de paiement ainsi que des versements de salaires et de retraites, le tout quasiment en temps réel. Elle améliore sensiblement l’intégrité des données et aide à la production en temps voulu de rapports budgétaires à l’attention des décideurs et du grand public. Il s’agit de l’une des premières plateformes d’Afrique subsaharienne à utiliser la technologie de la chaîne de blocs pour optimiser les opérations des administrations publiques, plus particulièrement dans la gestion des salaires et des retraites.
La solution n’a pas encore été intégrée à des modèles d’IA, mais elle dispose des données nécessaires pour entraîner des modèles d’IA prédictifs à établir des éléments essentiels à la prise de décisions, en estimant par exemple les paiements erronés ou mal aiguillés. L’avènement de l’IA générative pourrait entraîner de nouveaux progrès liés à l’analyse de données et à d’autres domaines.
En quoi la plateforme bénéficie-t-elle à la Guinée-Bissau et à ses habitants ?
Jose Gijon : Le programme appuyé par la FEC et la solution fondée sur la chaîne de blocs jouent un rôle primordial dans l’amélioration de la stabilité budgétaire et économique de la Guinée-Bissau.
Au début de la conception du projet, en 2020, la masse salariale représentait 84 % des recettes fiscales, soit le ratio le plus élevé de la région.
La solution n’a pas encore été intégrée à des modèles d’IA, mais elle dispose des données nécessaires pour entraîner des modèles d’IA prédictifs à établir des éléments essentiels à la prise de décisions, en estimant par exemple les paiements erronés ou mal aiguillés. L’avènement de l’IA générative pourrait entraîner de nouveaux progrès liés à l’analyse de données et à d’autres domaines
Aujourd’hui, cette proportion a été ramenée à 50 %, un ratio qui représente une amélioration considérable mais qui reste élevé au regard des critères de convergence budgétaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, en vertu desquels les salaires ne doivent pas dépasser 35 % des recettes fiscales.
De façon plus globale, cette initiative contribuera à améliorer la responsabilisation et à réduire la perception de la corruption au sein des pouvoirs publics, ce qui aidera à renforcer la confiance accordée aux institutions budgétaires.
Quelles sont les prochaines étapes de l’initiative fondée sur la chaîne de blocs de la Guinée-Bissau ?
Concha Verdugo Yepes : L’équipe chargée de la chaîne de blocs a déjà commencé à étendre le projet à d’autres ministères et agences de la Guinée-Bissau. D’ici à novembre 2024, la plateforme numérique pourrait être en mesure de tracer les informations de l’ensemble des 26 600 agents et 8 100 retraités de la fonction publique du pays. Les principaux objectifs du projet sont de continuer à améliorer la transparence de la gestion de la masse salariale ainsi que de veiller à ce que les fonctionnaires publics ne soient engagés que s’ils y sont habilités par le cadre réglementaire de la Guinée-Bissau, à ce que tous les paiements de salaires soient dûment budgétisés et approuvés, et à ce que les paiements en faveur des fonctionnaires publics soient traçables.
Le FMI et ses partenaires restent déterminés à aider la Guinée-Bissau à déployer cette technologie dans d’autres ministères. Cette collaboration continue met en exergue l’ambition partagée d’améliorer la gouvernance et de promouvoir un développement économique durable dans la région. L’histoire de la Guinée-Bissau ne saurait se résumer à un exemple de progrès technologique. Elle illustre aussi le pouvoir de la collaboration, de la capacité d’adaptation et de la vision d’un avenir meilleur.
