- Parce que le vaste espace aujourd’hui occupé par les Etats d’Afrique de l’Ouest et en partie par ceux d’Afrique centrale et du Nord a toujours été un espace de circulation de personnes, de biens, de services, d’idées, de pratiques culturelles, économiques, politiques et sociales et qu’aujourd’hui plus que jamais, personne ne conteste la nécessité d’approfondir l’intégration africaine dans toutes ses dimensions pour améliorer le bien-être individuel et collectif des populations.
- Parce que les organisations régionales (parfois appelées sous-régionales) sont les institutions qui incarnent cette volonté d’intégration dans différents domaines non seulement politiques et économiques mais aussi techniques, et que la qualité de leur gouvernance détermine au moins en partie les progrès, les échecs, les retards et les difficultés observables dans l’atteinte des objectifs d’intégration fixés par les Etats.
- Parce que les citoyens des pays membres de ces nombreuses organisations régionales méconnaissent généralement leurs mandats, leurs principes de fonctionnement, leurs accomplissements, leurs défis ; un manque d’information qui n’est pas de nature à renforcer la légitimité de ces organisations auprès des populations censées être les ultimes bénéficiaires de leurs activités.
- Parce que l’on entend souvent de fortes critiques des citoyens dans tous les pays sur le manque d’efficacité des organisations régionales dans la mise en œuvre de leurs mandats, sur l’absence de transparence dans leur gouvernance interne, sur le bilan mitigé de leurs actions concrètes, sur leur incapacité à exercer pleinement leurs mandats dans les limites fixées par leurs textes fondateurs et avec un minimum d’autonomie par rapport aux décideurs politiques nationaux.
- Parce que la plus grande organisation de la région et la plus connue, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), met en avant désormais l’intégration des peuples et par les peuples pour s’éloigner de la perception par les populations d’une intégration régionale qui ne concernerait que les Etats à travers la solidarité de leurs dirigeants.
- Parce que de nombreuses organisations régionales dotées de mandats spécifiques dans des domaines très importants comme la santé, l’éducation, la recherche scientifique, l’environnement, l’agriculture, la gestion monétaire, sont peu connues des citoyens et donc aussi peu invitées à rendre compte de leurs activités et de l’utilisation des ressources qui leur sont allouées.
- Parce que la relance de débats importants comme celui concernant l’avenir des francs CFA, en usage entre autres dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), pose également la question du chevauchement d’organisations régionales dotées de mandats similaires d’intégration économique et oblige à une réflexion sur l’avenir des cadres actuels.
- Parce que le continent africain en forte croissance démographique a besoin, pour faire face aux défis économiques, politiques, sécuritaires, culturels et sociaux à venir, d’organisations régionales performantes, exemplaires dans la gestion de leurs ressources humaines et financières, réalistes dans leurs ambitions et ouvertes à une évaluation régulière de leurs contributions à l’intérêt général des populations de la région.