Auteurs : Mohamed Sylla, Yumba Inabanza, Hassana Diallo et Komi Amewunou
Site de publication : afrobarometer.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : Septembre 2024
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Pollution
Pour la grande majorité (82%) des Guinéens, le problème de pollution dans leur communauté est « un peu grave » (28%) ou « très grave » (54%). Ce point de vue est plus exprimé en milieu urbain (90%), par les plus instruits (89%) et par les plus pauvres (88%)1 par rapport à leurs compères. Il en est de même des résidents des régions de Conakry (89%) et de Kankan (86%) par rapport aux habitants des autres régions du pays.
Un tiers (32%) des répondants estiment que le problème environnemental le plus important de leur communauté est la déforestation. Ensuite viennent la pollution des sources d’eau (27%), la pollution de l’air (15%), l’assainissement ou la gestion des déchets humains (14%), et l’élimination des déchets y compris plastiques (10%). Quant à leurs effets sur l’environnement, plus de huit Guinéens sur 10 (82%) disent que les sacs plastiques constituent une source majeure de pollution dans leur pays.
Gouvernance environnementale
Plus de la moitié (52%) des Guinéens pensent que le gouvernement national devrait être le premier responsable de la réduction de la pollution. Environ trois sur 10 (28%) estiment que cette responsabilité incombe aux citoyens ordinaires. Les autres répondants l’attribuent au gouvernement local (11%), au commerce et à l’industrie (5%), ainsi qu’aux leaders traditionnels (2%).
La majorité (58%) des citoyens désapprouvent la manière dont le gouvernement actuel guinéen répond à la réduction de la pollution et la protection de l’environnement. Le taux d’insatisfaction par rapport aux actions du gouvernement contre la pollution est plus élevé parmi les plus pauvres (66%) et les résidents des régions de Boké (70%) et Kindia (70%).
Toutefois, si les politiques de protection de l’environnement menacent l’emploi ou les revenus, les Guinéens sont divisés quant à ce qui devrait être prioritaire. Environ la moitié (51%) des personnes interrogées donneraient la priorité à la protection de l’environnement, même si cela signifie qu’il y aura moins d’emplois ou qu’il y aura d’autres perturbations dans leur vie quotidienne. Mais un nombre presque aussi élevé (46%) estiment que la réduction de la pollution ou d’autres dommages environnementaux doit passer au second plan par rapport à la création d’emplois et de revenus.
Extraction des ressources naturelles
Près de huit Guinéens sur 10 (79%) sont d’avis que dans leur pays, l’extraction des ressources naturelles devrait être réglementée plus étroitement par le gouvernement afin de réduire les impacts négatifs sur l’environnement.
Environ la moitié d’entre eux estiment qu’en général, les avantages des activités d’extraction de ressources pour les communautés locales, tels que les emplois et les revenus, l’emportent sur les coûts, tels que la pollution (49%), et que les citoyens ont leur mot à dire dans les prises de décision (46%). Mais seulement 37% des Guinéens pensent que les communautés perçoivent une part équitable des revenus de l’extraction des ressources naturelles qui a lieu à proximité de leurs communautés.
