Auteur : Baba Adou
Site de publication : Afrobarometer
Type de document : Rapport
Date de publication : Septembre 2023
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Résultats
Sur la pollution et la gouvernance environnementale :
- Plus de sept Camerounais sur 10 (72%) déclarent que la pollution est un problème grave dans leur communauté.
- Les citoyens citent la déforestation (23%), la gestion des déchets humains (23%), l’élimination des déchets (22%) et la pollution des sources d’eau (19%) comme les problèmes environnementaux les plus importants dans leur communauté.
- Les trois quarts (76%) des répondants déclarent que les sacs en plastique sont une source majeure de pollution au Cameroun.
- Les Camerounais estiment que la première responsabilité de la réduction de la pollution et du maintien de la propreté des communautés incombe aux citoyens ordinaires (36%), au gouvernement national (26%) et au gouvernement local (21%).
- Une majorité (57%) des citoyens pensent que le gouvernement fait un travail insatisfaisant en matière de réduction de la pollution et de protection de l’environnement. Les deux tiers (67%) estiment qu’il faut faire « beaucoup plus ».
- Si les politiques de protection de l’environnement menacent les emplois et les revenus, 52% des citoyens estiment que le gouvernement devrait donner la priorité à l’environnement, tandis que 42% ne sont pas d’accord.
Sur l’exploitation des ressources naturelles :
- Une majorité (57%) des Camerounais déclarent que les avantages de l’extraction des ressources naturelles l’emportent sur ses impacts négatifs, tels que la pollution.
- Mais plus de huit personnes sur 10 (81%) souhaitent que le gouvernement renforce la réglementation de l’industrie d’extractive afin de réduire ses impacts négatifs sur l’environnement.
- La majorité des répondants pensent que les citoyens ordinaires ont leur mot à dire dans les décisions concernant l’extraction des ressources naturelles (61%) et que les communautés locales reçoivent une part équitable des revenus du secteur (55%).
Pollution et gouvernance environnementale
Pollution : l’ampleur du problème
Près des trois quarts (72%) des Camerounais déclarent que la pollution est un problème grave dans leur communauté, dont 32% qui la décrivent comme un problème « très grave ».
Les résidents urbains sont plus préoccupés par la pollution que les résidents ruraux. Les pauvres sont également plus susceptibles de signaler que la pollution est un problème grave dans leur communauté : 76% des personnes interrogées confrontées à une pauvreté vécue élevée expriment cette préoccupation, contre 67% de celles vivant une pauvreté vécue faible ou inexistante.
Interrogés sur ce qu’ils considèrent comme le problème environnemental le plus important dans leurs communautés, les Camerounais offrent une gamme d’opinions, notamment la déforestation (citée par 23%), l’assainissement ou la gestion des déchets humains (23%), l’élimination des déchets (22%) et la pollution des sources d’eau (19%).
La protection de l’environnement
Pour plus d’un tiers (36%) des répondants, la protection de l’environnement relève avant tout de la responsabilité des citoyens ordinaires. Environ la moitié d’entre eux attribuent principalement la responsabilité de la réduction de la pollution et du maintien de la propreté des communautés aux gouvernements nationaux (26%) et locaux (21%), tandis que beaucoup moins (10%) pensent que la protection de l’environnement relève principalement de la responsabilité des entreprises et de l’industrie.
Dans l’ensemble, seuls quatre Camerounais sur 10 (39%) pensent que leur gouvernement fait du bon travail en matière de réduction de la pollution et de protection de l’environnement. Près de six sur 10 (57%) estiment que le gouvernement obtient des résultats « assez mauvais » ou « très mauvais » sur cette question. Les évaluations négatives sont particulièrement élevées parmi les résidents urbains (63%) et les personnes ayant fait des études post-secondaires (63%).
La très grande majorité des Camerounais (80%) estiment que le gouvernement devrait faire davantage pour limiter la pollution et protéger l’environnement, et les deux tiers (67%) souhaitent qu’il fasse « beaucoup plus ». Seulement 19% des citoyens seraient satisfaits de poursuivre ou de réduire le niveau d’effort actuel.
Cependant, si les politiques de protection de l’environnement menacent les emplois ou les revenus, les citoyens camerounais sont divisés quant à savoir ce qui devrait être prioritaire. Une faible majorité (52%) estiment que le gouvernement devrait se concentrer sur la protection de l’environnement et la réduction de la pollution, tandis que 42% estiment que la création d’emplois et des revenus devraient être une priorité, même si cela signifie davantage de dommages environnementaux.
Extraction des ressources naturelles
Si l’extraction des ressources naturelles est une source importante de revenus au Cameroun, contribuant à 5,5% du produit intérieur brut en 2021, elle peut également être une cause de dommages environnementaux au niveau local.
Près de six Camerounais sur 10 (57%) déclarent que les avantages de l’extraction des ressources naturelles, tels que les emplois et les revenus, l’emportent sur ses coûts, comme la pollution. Près d’un tiers (31%) des citoyens ne sont pas d’accord avec cette évaluation. Mais même si une majorité des citoyens pensent que les avantages sont supérieurs aux coûts, une grande majorité (81%) d’entre eux souhaitent que le gouvernement renforce la réglementation de l’industrie extractive afin de réduire ses impacts négatifs sur l’environnement.
Conclusion
La plupart des Camerounais considèrent la pollution comme un problème grave dans leur communauté et attendent « beaucoup plus » d’action gouvernementale pour protéger l’environnement. Pour une faible majorité, la protection de l’environnement dépasse même la création d’emplois comme priorité nationale. Même si les avis sur les activités d’extraction des ressources naturelles dans leur pays sont largement favorables, la plupart des citoyens estiment que le gouvernement devrait réglementer plus étroitement l’industrie afin de réduire ses impacts négatifs sur l’environnement.
