Auteurs : Mohamed Sylla, Hassana Diallo et Komi Amewunou
Site de publication : Afrobarometer.org
Type de publication : Dépêche
Date de publication : 27 juin 2025
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Conditions de vie des Guinéens
Les Guinéens ont vécu des pénuries de biens essentiels au cours de l’année écoulée. La majorité des citoyens déclarent avoir manqué « quelques fois », « plusieurs fois » ou « toujours » de revenu en espèces (86%), de soins médicaux ou de médicaments (69%), d’eau potable (63%) et de nourriture (52%). La moitié (49%) d’entre eux disent avoir manqué de combustible pour la cuisson au moins « quelques fois » (Figure 1). En plus, environ un sur 10 des répondants (7%-12%) ont manqué de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux « juste une ou deux fois ».
Construit à partir de ces pénuries, l’Indice de Pauvreté Vécue d’Afrobarometer révèle que 79% des Guinéens ont vécu une pauvreté modérée (29%) ou forte (50%) l’année passée (Figure 2). Ces formes de pauvreté touchent particulièrement les personnes peu ou pas instruites (82%-83%) ainsi que les résidents de Kankan (85%) et Conakry (84%) comparativement aux citoyens plus instruits (77%) et habitant d’autres régions, notamment Faranah (65%) (Figure 3).
Face à ces privations multiples, nombreux citoyens sont contraints de s’appuyer sur leur entourage pour faire face aux besoins les plus élémentaires. Environ six répondants sur 10 (59%) déclarent avoir dû demander de l’aide à leur famille pour joindre les deux bouts « une ou deux fois », « plusieurs fois » ou « souvent » au cours des 12 derniers mois. Quatre sur 10 (41%) ont sollicité l’aide de voisins ou d’amis, tandis que 14% ont eu recours à une organisation religieuse ou communautaire (Figure 4).
Sans grande surprise, une majorité de six Guinéens sur 10 (59%) qualifient leurs conditions de vie de mauvaises, tandis que trois sur 10 (31%) les jugent bonnes (Figure 5). La proportion de citoyens ayant une perception positive de leurs conditions de vie a augmenté de 8 points de pourcentage depuis 2017.
L’insatisfaction est plus marquée chez les femmes (63%), les citoyens peu ou pas instruits (60%-63%) et les habitants de Kankan (73%) comparativement aux hommes (56%), aux personnes plus instruites (49%) et aux Guinéens vivant dans les autres régions du pays, en particulier Mamou/Labé (45%) (Figure 6).
Efforts du gouvernement sur les questions économiques
Au vu de l’ensemble des difficultés économiques perçues par les Guinéens, il ne fait aucun doute qu’ils attendront beaucoup du gouvernement sur ces enjeux. En effet, seules quelques minorités approuvent les performances gouvernementales en matière économique, tandis qu’une large majorité de citoyens désapprouvent la manière dont le gouvernement gère la stabilité des prix (92%), la création d’emplois (88%), la réduction des inégalités entre riches et pauvres (87%), l’amélioration des conditions de vie des pauvres (84%) et la gestion de l’économie (74%) (Figure 10) (-8 points) (Figure 11).
Par ailleurs, l’appréciation positive de l’action gouvernementale a reculé depuis 2015 sur ces cinq dimensions économiques. La baisse est particulièrement marquée pour la stabilité des prix (-24 points), suivie de la gestion de l’économie (-17 points), de la réduction du fossé entre riches et pauvres (-14 points), de l’amélioration des conditions de vie des pauvres (-11 points) et de la création d’emplois.






