Auteur: Christian Siakam
Site de publication: Afrobaromètre
Type de publication: Rapport
Date de publication: Mars 2023
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Conditions de vie des Camerounais
La pauvreté vécue a resurgi en Afrique ces dernières années (Mattes & Patel, 2022). Au Cameroun, près de quatre citoyens sur 10 (38%) vivent une pauvreté élevée, en plus de 43% qui connaissent un niveau de pauvreté modérée. Seulement 19% ressentent une pauvreté basse ou ne ressentent pas du tout de pauvreté.
La pauvreté élevée est plus ressentie par les ruraux (42%), les moins instruits (47%), les 36 ans et plus (41%), et les résidents d’Adamaoua/Extrême Nord/Nord (48%) et du Littoral (43%) comparativement aux citadins (34%), aux plus instruits (31%-38%), aux moins de 36 ans (36%) et aux résidents des autres régions du pays, surtout l’Ouest (27%). Aussi, beaucoup de Camerounais ont dû faire face « quelquefois », « plusieurs fois » ou « toujours » à un manque de revenus en espèces (84%), d’eau potable (70%), de nourriture (57%), de soins médicaux (57%) et de combustibles pour la cuisson (49%) au cours des 12 mois qui ont précédé le sondage.
Situation économique du pays
La crise sanitaire due à la COVID-19 et le conflit en Ukraine ont mis en difficulté la reprise économique du Cameroun (Agence Ecofin, 2022). Fort de ce constat, la majorité (62%) des Camerounais perçoivent que la situation économique actuelle du pays est « assez mal » ou « très mal », et près de la moitié (46%) des répondants déplorent leurs propres conditions de vie actuelles. La perception que la situation économique du pays est mauvaise présente des disparités selon les groupes démographiques clés. En effet, les citadins (69%), les plus instruits (71%), les plus âgés (69%), et les résidents des régions du Littoral (85%), du Nord-Ouest/Sud-Ouest (84%) ainsi que de Douala (84%) sont plus nombreux à qualifier de mauvaise la situation économique du pays, par rapport à leurs homologues respectifs.
La pauvreté vécue a resurgi en Afrique ces dernières années (Mattes & Patel, 2022). Au Cameroun, près de quatre citoyens sur 10 (38%) vivent une pauvreté élevée, en plus de 43% qui connaissent un niveau de pauvreté modérée. Seulement 19% ressentent une pauvreté basse ou ne ressentent pas du tout de pauvreté
Les propres conditions de vie quant à elles sont plus déplorées par les hommes (48%), les citadins (48%) et les résidents du Littoral (63%) que par les femmes (44%), les ruraux (43%) et les résidents des autres régions du Cameroun. Ce sentiment est d’autant plus élevé avec l’évolution de l’âge et un faible niveau d’éducation. En effet, les personnes âgées de 46 ans et plus (59%) et les moins instruits (56%) sont plus enclins à déplorer leurs conditions de vie que leurs homologues jeunes (36% des 18-35 ans) et plus instruits (39% des post-secondaires).
Performance de l’Etat sur les questions économiques
Le gouvernement camerounais fournit des efforts pour soulager les citoyens qui font face à des défis dans leur vie quotidienne. Interrogés à propos des problèmes importants auxquels fait face le pays et dont le gouvernement devrait s’attaquer, les Camerounais citent le chômage (40%) et la gestion de l’économie (28%) comme leurs deux premières urgences politiques (Figure 5).

Aussi, plus des trois quarts des Camerounais ne sont pas satisfaits de la performance du gouvernement dans la gestion de l’économie (78%), la création d’emplois (81%), l’amélioration des conditions de vie des pauvres (86%), la stabilité des prix (88%) ainsi que la réduction du fossé entre les riches et les pauvres (88%).
Conclusion
Cette enquête d’Afrobarometre au Cameroun montre qu’une importante partie des citoyens vivent dans la précarité malgré les efforts consentis par le gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie. La majorité des Camerounais ont dû faire face à un manque de besoins primaires, notamment les revenus en espèces, l’eau potable, la nourriture et les soins médicaux.
Cette précarité a conduit les citoyens camerounais à être sceptiques quant à l’amélioration de la situation économique nationale dans les 12 prochains mois et à ne pas être satisfaits de la performance du gouvernement dans la gestion de la vie économique. Ces résultats appellent le gouvernement et les décideurs politiques non seulement à continuer sur cet élan mais à fournir davantage d’efforts pour améliorer la situation économique du pays ainsi que les conditions de vie des citoyens.
