Auteur : Freedom house
Site de publication: Freedomhouse.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2024
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Un processus électoral
Le président est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un maximum de deux mandats consécutifs de cinq ans. Le Premier ministre est nommé par le président « conformément aux résultats des élections » après consultation des partis représentés au parlement. Le gouvernement doit être dissous si le Parlement rejette son projet de budget.
Français Embaló, candidat du parti Madem G15 et d’une coalition de groupes d’opposition, a remporté le second tour de l’élection présidentielle de décembre 2019 avec 53,6 % des voix, battant Domingos Simões Pereira du PAIGC, qui a obtenu 46,4 % des voix. Selon la Commission électorale nationale (CNE), le taux de participation a été de 72,7 %. La mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA) a constaté que l’administration du second tour était libre et transparente, malgré les difficultés rencontrées lors du premier tour. Des organismes internationaux comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont reconnu la victoire d’Embaló en avril 2020. La Cour suprême a finalement rejeté un appel de Pereira en septembre de la même année.
Après la dissolution du Parlement début décembre 2023 par Embaló – en réponse à ce qu’il a qualifié de tentative de coup d’État –, Pereira, son président, a dénoncé cette mesure comme inconstitutionnelle et convoqué une session parlementaire pour le 13 décembre. Cependant, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les députés du PAIGC, leurs partisans et leur personnel d’entrer dans le bâtiment de l’assemblée ce jour-là. Aucune date n’avait été fixée pour de nouvelles élections législatives à la fin de l’année.
Liberté d’expression et de croyance
La Constitution garantit la liberté de la presse et la diversité des médias est reconnue. Cependant, les journalistes sont régulièrement victimes de harcèlement et d’intimidation, notamment de pressions de la part de personnalités politiques et de représentants du gouvernement concernant leur couverture médiatique. Les journalistes et les médias sont la cible de violences.
Après la dissolution du Parlement début décembre 2023 par Embaló – en réponse à ce qu’il a qualifié de tentative de coup d’État –, Pereira, son président, a dénoncé cette mesure comme inconstitutionnelle et convoqué une session parlementaire pour le 13 décembre. Cependant, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les députés du PAIGC, leurs partisans et leur personnel d’entrer dans le bâtiment de l’assemblée ce jour-là. Aucune date n’avait été fixée pour de nouvelles élections législatives à la fin de l’année
Ces dernières années, des hommes armés, dont certains étaient vêtus de vêtements militaires, ont attaqué à plusieurs reprises la station privée Radio Capital FM, alliée au PAIGC, vandalisant ses bureaux et détruisant son matériel de diffusion.
En décembre 2023, à la suite de la prétendue tentative de coup d’État, des hommes armés en uniformes militaires ont fait une descente dans les stations de télévision et de radio publiques et leur ont ordonné de cesser leurs émissions ; quelques heures plus tard, les hommes ont demandé aux techniciens des stations de diffuser de la musique, puis un reportage sur la dissolution du parlement par le président.
Droits d’association et d’organisation
Les organisations non gouvernementales (ONG) sont généralement en mesure de fonctionner. Certains groupes ont été confrontés à des intimidations et à d’autres obstacles, notamment ceux liés aux manifestations de rue.
Plusieurs militants ayant critiqué le gouvernement ont signalé avoir été victimes de harcèlement, de détentions arbitraires et d’agressions physiques ces dernières années. En 2021, l’avocat et ancien président de la LGDH, Martins, aurait été la cible d’une tentative d’assassinat. Il a accusé le président d’avoir commandité l’attaque.
En décembre 2023, à la suite de la prétendue tentative de coup d’État, des hommes armés en uniformes militaires ont fait une descente dans les stations de télévision et de radio publiques et leur ont ordonné de cesser leurs émissions ; quelques heures plus tard, les hommes ont demandé aux techniciens des stations de diffuser de la musique, puis un reportage sur la dissolution du parlement par le président
État de droit
La corruption est courante au sein de la police, et les agents ne respectent souvent pas les garanties légales contre les arrestations et détentions arbitraires. Très peu d’affaires pénales sont portées devant les tribunaux ou aboutissent à des poursuites, en partie en raison des ressources matérielles et humaines limitées dont disposent les enquêteurs. Dans la pratique, la majorité de la population n’a pas accès à la justice.
Les avocats impliqués dans des affaires sensibles peuvent être exposés à des risques d’intimidation ou de violence extrajudiciaire. En novembre 2022, Marcelino Ntupé, critique du gouvernement et représentant légal par intérim de 18 personnes accusées d’avoir participé à la tentative de coup d’État présumée de février de la même année, a été enlevé à son domicile et violemment battu par un groupe d’hommes armés.
Autonomie personnelle et droits individuels
Les activités économiques illégales, notamment l’exploitation forestière, menées par des groupes organisés demeurent problématiques. L’application des droits de propriété est généralement médiocre et les procédures formelles de création d’entreprise sont relativement lourdes.
Les femmes, en particulier celles issues de certains groupes ethniques des zones rurales, sont confrontées à des restrictions quant à leur capacité à posséder et à hériter de biens. La Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres du monde. La plupart des familles dépendent d’emplois précaires dans l’économie informelle ou des transferts de fonds des travailleurs migrants à l’étranger. Les services publics se sont détériorés ces dernières années, en raison des salaires irréguliers des fonctionnaires.
Les garçons sont vulnérables à l’exploitation organisée par la mendicité forcée et le travail forcé dans des secteurs comme l’exploitation minière et l’agriculture. Un nombre croissant d’enfants musulmans de Guinée-Bissau sont victimes de la traite par des organisations lucratives déguisées en écoles coraniques religieuses, notamment vers le Sénégal.
