

Auteur : Unicef
Site de publication : Unicef.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : Juillet 2024
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Contexte et démarche d’élaboration – Contexte éducatif et du bien-être des filles
L’éducation est un droit fondamental qui représente les espoirs, les rêves et les aspirations de millions d’enfants et de familles partout dans le monde. C’est le moyen le plus fiable pour permettre aux enfants de développer leur plein potentiel, de sortir de la pauvreté et de se construire de meilleures chances d’avenir. Ce droit est consacré par les articles 28 et 29 de la Convention internationale des droits de l’enfant. Sur la base de l’égalité des chances, l’enseignement primaire doit être obligatoire et gratuit, et l’enseignement secondaire accessible à tous, dans le respect de la dignité de l’enfant.
Selon les données les plus récentes de l’UNICEF, 244 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans dans le monde sont hors de l’école dont 118,5 millions de filles. De plus, à la mi-2022, environ 222 millions d’enfants touchés par des urgences avaient besoin d’un appui en matière d’éducation . Cet appui devrait se focaliser sur la scolarisation des enfants, l’achèvement de l’école, la santé sexuelle des jeunes et enfin leur transition école-emploi.
L’éducation alternative
Selon l’UNESCO (2022), environ 244 millions d’enfants ne vont pas à l’école dans le monde du fait de la déscolarisation précoce ou de la non scolarisation. L’Afrique subsaharienne représente la zone la plus touchée dans le monde. Face à cette situation, les Objectifs de Développement Durable (ODD) poursuivent leurs apports à travers notamment l’ODD4 qui vise à « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », et plus spécifiquement la cible 4.5 relative à l’élimination des inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation.
Qualité de l’éducation
Les données de l’UNESCO (2019) montrent que si tous les adultes achevaient leur cycle d’études secondaires, le nombre de personnes touchées par la pauvreté dans le monde pourrait être divisé par deux, sinon plus.
Éducation à la santé sexuelle reproductive
La santé des femmes, des adolescentes et des jeunes considérées comme les couches les plus vulnérables de la société a reçu une attention particulière sur le plan mondial. En effet, la Convention relative aux droits de l’enfant et les cibles 3.7 et 3.8 de l’ODD3 mettent un accent particulier sur la santé sexuelle et reproductive et la disponibilité des services sanitaires pour tous.
Selon les données les plus récentes de l’UNICEF, 244 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans dans le monde sont hors de l’école dont 118,5 millions de filles. De plus, à la mi-2022, environ 222 millions d’enfants touchés par des urgences avaient besoin d’un appui en matière d’éducation . Cet appui devrait se focaliser sur la scolarisation des enfants, l’achèvement de l’école, la santé sexuelle des jeunes et enfin leur transition école-emploi
Transition école-emploi
En 2019, le taux d’activité pour toute l’Afrique (63,1%) dépassait la moyenne mondiale (60,1%). Cependant les disparités de genre restent marquées, bien qu’elles aient reculé au fil du temps et soient meilleures que la moyenne mondiale. Elles se caractérisent par d’énormes écarts entre les
femmes et les hommes. En 2019, cet écart est de 17,3 points de pourcentage en faveur des hommes. Bien que le taux d’activité en Afrique soit supérieur à la moyenne mondiale, près de 34 millions de personnes étaient au chômage, avec un taux de chômage des femmes (7,5%) qui dépassait celui des hommes (6,3%).
S’agissant de la jeunesse, elle représente plus d’un tiers de la population africaine (34,2%). Le taux de chômage de cette couche de la population qui n’ont pas d’emploi et ne suivent ni études, ni formation (NEET) excède ceux du chômage global. En 2019, le taux des NEET s’élevait à 21,5% signifiant qu’un jeune africain sur cinq n’a pas d’emploi, et ne suit ni études, ni formation et implique une forte corrélation entre l’emploi et les études/formation.
Problématique de l’éducation et du bien-être des filles au Bénin
L’estimation de la population scolarisable (enfants de 9 à 15 ans), en 2019 est de 1 928 043 dont 944 163 filles et de 2 065 368 dont 1 011 411 filles en 2021. Pour garantir le droit d’accès à l’éducation pour tous et particulièrement pour les filles, des alternatives éducatives sont mises en place au profit des enfants hors des systèmes éducatifs formels.
État des filles vulnérables à l’école
Une volonté manifeste de l’État béninois de rendre les services éducatifs accessibles à toutes et à tous avec une attention particulière accordée à l’éducation des filles Le pays a adhéré à plusieurs initiatives internationales et régionales (l’Agenda 2030 sur les Objectifs de Développement Durable notamment l’ODD4) et adopté plusieurs textes législatifs et réglementaires ainsi que des documents de politiques nationales et sectorielles notamment le Plan Sectoriel de l’Éducation (PSE).
Au niveau de l’enseignement technique, la proportion des filles est de 31% des effectifs en 2022, avec un indice de parité de 0,46. Néanmoins, une amélioration de l’accès des filles au primaire est constatée et cache des disparités régionales. Selon les annuaires statistiques du MEMP et MESTFP, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) des filles (113% en 2022) est structurellement inférieur à celui des garçons (122% en 2022) aussi bien au niveau national que départemental. Les départements de l’Alibori et du Couffo enregistrent les plus faibles taux de scolarisation, avec 68,1% et 90,7% respectivement en 2022.
Le taux brut de scolarisation des filles au premier cycle du secondaire a baissé, passant de 50,2% en 2018 à 48,3% en 2022, contre 52,7% pour les garçons. Au secondaire second cycle, le taux brut de scolarisation est encore plus faible avec 26% pour les garçons et 20,3% pour les filles en 2022.
Au secondaire général, plus de 8% des établissements sont sans latrines et seulement 77,5% des établissements disposent de latrines séparées pour les filles en 2022 . Seulement 34% des isoloirs sont dédiés aux filles en 2021.
La proportion des filles de l’enseignement secondaire dans les séries littéraires (A1, A2 et B) est plus élevée que dans les séries scientifiques (C et D) en 2021. Les filles représentent 42% des effectifs de A1, 44% des effectifs de A2, 50% des effectifs de B, 31% des effectifs de C et 38% des effectifs de D en 2021.
Les violences basées sur le genre en milieu scolaire (VGMS) affectent la performance scolaire des filles. Les violences physiques sont les plus fréquentes au Bénin. 27,3% des femmes déclarent avoir subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. En outre, les violences sexuelles sont non négligeables. 6,3% des filles âgées de 15-19 ans déclarent avoir subi des violences sexuelles et 2,4% des filles de la même tranche déclarent avoir subi ce type de violence durant la grossesse.
Le taux brut de scolarisation des filles au premier cycle du secondaire a baissé, passant de 50,2% en 2018 à 48,3% en 2022, contre 52,7% pour les garçons. Au secondaire second cycle, le taux brut de scolarisation est encore plus faible avec 26% pour les garçons et 20,3% pour les filles en 2022
Analyse de l’offre de services de santé sexuelle et reproductive
Le taux de couverture sanitaire en infrastructures sanitaires du Bénin est de 96% en 2019 mais avec un taux de conformité qui reste encore faible. Malgré ce taux de couverture qui est globalement, le département du Littoral (85%) enregistre le plus faible taux par rapport aux autres départements. En ce qui concerne les méthodes contraceptives, la principale source d’approvisionnement de la population reste le secteur public avec 62,4% des utilisatrices suivi du secteur médical privé avec 23,4% puis du secteur non médical avec 6,8%.
Les autres sources d’approvisionnement représentent 2,4% au regard des besoins en matière de santé sexuelle et reproductive. Les normes de l’OMS en matière de personnels sanitaires sont d’un médecin pour 10000 habitants, un infirmier pour 5 000 habitants et une sage- femme pour 3 000 femmes en âge de procréer. Seule la norme nombre d’habitants/sage-femme est atteinte au Bénin avec une sage-femme pour 2 301 femmes en âge de procréer. Le nombre d’habitants/ médecins est de 13 913 habitants pour un médecin.
Malgré la forte connaissance du VIH et de ses moyens de prévention par les filles, elle n’est pas mise en pratique car le taux de VIH chez les femmes enceintes reste élevé. Au Bénin, 70,8% des femmes enceintes dépistées positives au VIH en 2021 sont âgées de 25 à 49 ans. Selon l’ESDG
(2021), la prévalence estimée de l’infection à VIH chez les jeunes est de 0,3 %. Seulement 4 adolescents sur 10 (39,4%) ont utilisé systématiquement le préservatif lors du dernier rapport sexuel (33,4% chez les non scolarisés). L’incidence est plus élevée chez les adolescents et jeunes non scolaires (0,5 %) comparativement à leurs homologues scolaires/universitaires (0,1 %). Elle est de 0,4 % chez les filles contre 0,2% chez les garçons.
