

Auteur : UNICEF
Site de publication : unicef.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : Juin 2024
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Introduction
En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’UNICEF s’efforce depuis des décennies de remédier aux conséquences des situations d’urgence, des catastrophes et des conflits sur les enfants et leur éducation. Plus récemment, les bureaux de pays de l’UNICEF ont travaillé à la réorientation de leurs programmes d’éducation pour répondre à l’escalade de la crise climatique. L’initiative « Écoles vertes » (Green School Initiative), présentée dans ce document, est l’approche régionale de l’UNICEF pour renforcer la résilience et accélérer l’action climatique en faveur des enfants dans le cadre de et par l’éducation. Son objectif est que chaque enfant puisse s’épanouir sur une planète vivable, conformément au Plan d’action pour la durabilité et la lutte contre le changement climatique 2023-2030 de l’UNICEF.
Compte tenu de l’ampleur du défi et de la crise climatique qui affecte une éducation généralement en état de crise, ce document constitue également un appel à l’action pour les partenaires afin qu’ils unissent leurs forces pour transformer la vie du plus grand nombre d’enfants possible, en tirant parti de l’éducation à la fois en raison de sa grande vulnérabilité au changement climatique et en tant que vecteur essentiel pour accélérer l’action climatique.
La réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’éducation en quelques mots
Il est essentiel que les enfants sachent comment survivre et répondre aux risques et dangers climatiques croissants, et c’est leur droit. Les enfants doivent être capables de participer à tous les aspects de la sécurité scolaire et de la gestion des catastrophes à l’école et dans leur communauté, et apprendre les règles de sécurité relatives à des dangers spécifiques. Les enseignants doivent être formés aux méthodes, au matériel et aux programmes scolaires relatifs à la réduction inclusive des risques.
De même, l’éducation formelle et informelle devrait permettre aux enfants d’acquérir des connaissances sur le changement climatique, des compétences écologiques et des techniques de résilience, et veiller à ce qu’ils participent à l’action climatique, à l’adaptation et à des activités en faveur de la résilience face au changement climatique.
L’éducation au changement climatique permet aux jeunes de faire partie de la solution, d’influencer le comportement des ménages et, en fin de compte, renforce l’action et l’engagement nationaux en faveur du développement durable et de la lutte contre la crise climatique.
Les piliers de la GSI seront mis en œuvre conformément aux approches transversales suivantes :
Genre et inclusion : L’action climatique doit inclure les groupes vulnérables et atteindre les populations les plus isolées et notamment tous les jeunes, en particulier les filles et les adolescentes. Il est également primordial d’impliquer les enfants en situation de handicap. Avec près de 60 millions d’enfants non scolarisés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale en 20221, et des situations de déplacement résultant de conflits et de catastrophes, l’éducation informelle et non formelle est une condition préalable au renforcement de la résilience des enfants, tout en contribuant à l’accès efficace à une éducation de qualité pour toutes et tous.
Approche multicrise : Les différentes crises auxquelles sont confrontés simultanément les enfants et les jeunes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, en plus de la crise climatique, appellent une réponse globale et intégrée prenant en considération leurs causes et conséquences communes ainsi que les nombreux mécanismes de rétroaction qui relient ces crises les unes aux autres.
L’éducation au changement climatique permet aux jeunes de faire partie de la solution, d’influencer le comportement des ménages et, en fin de compte, renforce l’action et l’engagement nationaux en faveur du développement durable et de la lutte contre la crise climatique
Approche multipartite : Le leadership du secteur de l’éducation dans la lutte contre la crise climatique est essentiel. Cependant, la réponse nationale au changement climatique dans le secteur de l’éducation nécessite une approche globale de la société impliquant d’autres secteurs de manière synergique et un large éventail de parties prenantes bien coordonnées, dont le ministère de l’Environnement, étant donné l’écosystème complexe qui permet une action climatique efficace. En outre, les interventions doivent être durables et contribuer au renforcement du système à tous les niveaux.
Impact du changement climatique sur l’éducation
La crise climatique est devenue une réalité à part entière dans la région, avec des inondations d’une ampleur et d’une fréquence inédites, qui ont des conséquences dévastatrices pour l’éducation.
En outre, les catastrophes d’origine climatique affectent fortement la viabilité des moyens de subsistance ruraux, ajoutant un stress financier à des familles vulnérables qui ne sont pas toujours en mesure de faire face aux dépenses de base telles que les dépenses scolaires de leurs enfants, et qui peuvent décider de les faire participer aux tâches agricoles, aux activités pastorales ou à d’autres formes d’activités génératrices de revenus. L’insécurité alimentaire et hydrique résultant des catastrophes constitue une autre menace majeure pour l’accès des enfants à l’éducation, car les priorités des ménages changent, ce qui peut conduire à l’abandon de l’école.
Exemples de conséquences des catastrophes pour l’éducation en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale
En République démocratique du Congo, 82 % des personnes interrogées dans les zones touchées par des catastrophes en 2021 ont déclaré que les écoles ne disposaient pas d’un nombre suffisant de latrines couvertes et 96 % qu’elles n’avaient pas suffisamment d’eau potable et de stations de lavage des mains. À la fin du mois de mai 2023, plus de 443 personnes ont trouvé la mort à la suite d’inondations massives et de coulées de boue dans le Sud-Kivu. Cependant, plus de 2536 personnes étaient portées disparues, dont 12 enseignants et plus de 1000 enfants en âge scolaire.
Interventions soutenus par l’Unicef par pilier de la GSI
Pilier fondamental: Intégrer la durabilité et l’action climatique dans les stratégies, les politiques et les plans en matière d’éducation, y compris l’analyse basée sur les risques et la budgétisation
Pilier 1 : Construire des établissements scolaires plus écologiques et plus résilients face au changement climatique
En République démocratique du Congo, l’UNICEF a mis au point une école modulaire durable, qui peut être améliorée avec du matériel disponible localement, afin de mieux répondre aux besoins du pays en matière d’infrastructures scolaires adéquates et de capacité d’intervention rapide. Le ministère de l’Éducation a approuvé cette solution en tant qu’ajout aux normes nationales applicables à la construction d’écoles.
En outre, les catastrophes d’origine climatique affectent fortement la viabilité des moyens de subsistance ruraux, ajoutant un stress financier à des familles vulnérables qui ne sont pas toujours en mesure de faire face aux dépenses de base telles que les dépenses scolaires de leurs enfants, et qui peuvent décider de les faire participer aux tâches agricoles, aux activités pastorales ou à d’autres formes d’activités génératrices de revenus. L’insécurité alimentaire et hydrique résultant des catastrophes constitue une autre menace majeure pour l’accès des enfants à l’éducation, car les priorités des ménages changent, ce qui peut conduire à l’abandon de l’école
Au Nigéria, depuis 2014, l’UNICEF a développé des infrastructures d’approvisionnement en eau alimentées par l’énergie solaire et des systèmes WASH adaptés au changement climatique, qui desservent plus de 15 000 communautés et 4458 écoles, établissements de soins de santé et lieux publics.
Pilier 2 : Renforcer la sécurité scolaire et protéger la continuité de l’enseignement
Au Gabon, l’UNICEF collabore avec le gouvernement pour élaborer un plan d’urgence pour le secteur de l’éducation, comprenant l’identification des zones à haut risque ; il formera les acteurs du secteur de l’éducation à la préparation et à la réponse aux situations d’urgence ; et il prépositionner des stocks d’urgence. L’UNICEF produira également des outils de sensibilisation aux menaces climatiques, environnementales et liées aux catastrophes grâce à la participation des enfants et des jeunes.
Pilier 3 : Promouvoir la réduction des risques de catastrophes et l’éducation au changement climatique et faire des enfants et des jeunes des agents de changement
Au Burkina Faso, l’UNICEF soutient le programme gouvernemental École de Qualité Amie des Enfants, par lequel des clubs scolaires nommés Deen Kan («voix des enfants») sont créés pour mettre en œuvre des interventions menées par les élèves dans des domaines tels que l’assainissement et l’hygiène ou la protection de l’environnement. Dans le cadre de ce même programme, l’UNICEF a soutenu l’élaboration d’un module de formation portant sur 8 thèmes, intitulé « Module de Formation à l’Adaptation aux Changements Climatiques à l’Intention des Enseignants et des Formateurs des Écoles de Formation ».
