

Auteurs : Abdoulaye Diagne, Mamadou Abdoulaye Diallo et Soukeyna Diallo
Site de publication : Afrobaromètre
Type de publication : Rapport
Date de publication : Juin 2025
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Éducation
Les jeunes sénégalais (18-35 ans) sont plus instruits que leurs aînés. La majorité (55%) des jeunes ont un niveau d’instruction secondaire (33%) ou post-secondaire (22%), contre 21%-36% chez les générations plus âgées. Par ailleurs, un peu plus d’un quart (28%) des jeunes n’ont reçu aucune éducation formelle, une proportion largement inférieure à celle observée chez leurs aînés (39%-57%).
Situation professionnelle
Si les jeunes sénégalais sont plus instruits que leurs aînés, ils sont cependant moins susceptibles d’avoir un emploi (Figure 2). Quatre jeunes sur 10 (41%) déclarent être au chômage et rechercher activement un emploi, contre 22%-36% des personnes d’âge moyen (36-55 ans). Parmi les jeunes chômeurs à la recherche d’un emploi, 9% se déclarent étudiants, tandis que parmi les 41% des jeunes sans emploi et ne cherchant pas activement du travail, 11% se disent étudiants.
Le chômage des jeunes est un problème complexe lié à une multitude de facteurs économiques. Mais outre la situation économique générale du pays et la pénurie d’emplois, existe-t-il d’autres obstacles qui empêchent les jeunes de trouver un emploi ? Comme leurs aînés, les jeunes sénégalais sont les plus susceptibles de considérer le manque de formation ou de préparation adéquate comme un obstacle à l’emploi des jeunes (cité par 35% des jeunes répondants (Figure 4). Un quart des jeunes interrogés (24%) estiment que leurs pairs ne sont pas disposés à accepter certains types d’emplois, 16% soulignent l’inadéquation entre qualifications académiques et critères d’embauche, 11% l’insuffisance d’expérience pratique exigée par les employeurs et 10% le manque de compétences entrepreneuriales ou de motivation.


Si les jeunes sénégalais avaient la possibilité de choisir eux-mêmes leur emploi, la voie la plus populaire serait celle de la création d’entreprises, citée par 74% d’entre eux. Les emplois dans le gouvernement ou le secteur public arrivent en deuxième position (17%), tandis que seul un sur 20 jeunes (5%) opteraient pour un emploi dans le secteur privé, et seulement 3% dans une organisation non gouvernementale.
L’emploi est également plus important que d’autres besoins sur la liste des priorités d’investissement supplémentaire au cas où le gouvernement serait en mesure de financer davantage de programmes d’aide aux jeunes. La majorité (53%) des jeunes répondants mentionnent la création d’emplois comme leur plus grande priorité, suivie de la formation professionnelle (17%), de la fourniture de services sociaux pour jeunes (12%), des prêts à la création d’entreprises (11%) et de l’éducation (7%).
Orientation générale du pays et conditions économiques
En dépit de leur appréciation mitigée des performances gouvernementales, sept jeunes sénégalais sur 10 (71%) estiment que le pays va dans la « bonne direction », une évaluation plus positive que celles de leurs aînés (61%-66%).
Si les jeunes sénégalais avaient la possibilité de choisir eux-mêmes leur emploi, la voie la plus populaire serait celle de la création d’entreprises, citée par 74% d’entre eux. Les emplois dans le gouvernement ou le secteur public arrivent en deuxième position (17%), tandis que seul un sur 20 jeunes (5%) opteraient pour un emploi dans le secteur privé, et seulement 3% dans une organisation non gouvernementale
Les jeunes sont partagés quant à la situation économique du pays, avec une légère dominance de ceux qui estiment qu’elle est plutôt mauvaise : 45% contre 40%. Toutefois, la majorité des plus âgés (52%) estiment que la situation économique du pays est mauvaise. Par ailleurs, la majorité (56%) des jeunes déclarent que leurs conditions de vie personnelles sont bonnes, contre seulement 47%-49% parmi les générations plus âgées.
Émigration
L’idée de partir à l’étranger séduit particulièrement les jeunes sénégalais. Six sur 10 jeunes répondants (60%)1 disent avoir au moins « un peu » pensé à émigrer, contre 38%-48% des répondants dans les tranches d’âge 36-55 ans. Par rapport à 2017, la proportion de jeunes qui ont « beaucoup » envisagé d’émigrer a augmenté de 8 points de pourcentage, de 30% à 38%. Parmi les jeunes qui ont au moins « un peu » pensé à émigrer, les motivations sont principalement économiques : 78% espèrent trouver un meilleur emploi, tandis que 10% souhaitent échapper aux difficultés économiques ou à la pauvreté (Figure 15). Depuis 2017, la proportion de jeunes citant la recherche d’un emploi comme raison d’émigration a augmenté.
