Auteurs : Mariama Bailo Diallo, Hassana Diallo et Komi Amewunou
Site de publication : afrobarometer.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : Mars 2024
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Perceptions sur les violences conjugales
Les trois quarts (76%) des Guinéens considèrent la violence conjugale comme une affaire privée à résoudre en famille et non une affaire pénale. La perception que la violence conjugale est une affaire privée à régler en famille est plus répandue parmi les personnes sans éducation formelle (84%) et celles vivant en milieu rural (84%) ainsi que chez les personnes de plus de 55 ans (80%) que chez les instruits (55%-74%), les citadins (61%) et les jeunes (72%). Les femmes et les hommes partagent la même perception sur cette question.
Les moins instruits (69%-72%), les habitants des milieux ruraux (70%) et les moins âgés (69% des 18-55 ans) sont plus enclins de considérer qu’il est justifié pour un homme d’utiliser la violence physique pour corriger sa femme que leurs homologues respectifs. Ici aussi, les avis des femmes ne diffèrent pas de ceux des hommes. Les Guinéens qui estiment que la violence conjugale est une affaire privée ont plus tendance à justifier la violence conjugale que ceux qui pensent que c’est une affaire pénale (69% contre 61%).
Trois Guinéens sur 10 (30%)1 affirment qu’il est « assez » ou « très » courant pour les hommes d’utiliser la violence contre les femmes et les filles à la maison ou dans la communauté (Figure 6). Même si tel n’est pas le cas pour la majorité (70%) des citoyens guinéens, ce taux de fréquence de VBG reste inquiétant.

Ce type de violence est plus perçu par les répondants ayant atteint au moins le niveau primaire d’éducation (31%-39%), les citadins (36%), les jeunes (34%) et les non nantis (34%) que par leurs vis-à-vis respectifs (Figure 7).

Attitudes face à la VBG
Les traitements réservés aux femmes victimes de violence sexiste qui osent se plaindre est un déterminant de la lutte contre ce problème. Les trois quarts (76%) de répondants pensent qu’il est « quelque peu probable » (22%) ou « très probable » (54%) que la police traitera ses plaintes avec sérieux. Cependant, six sur 10 (60%) des sondés estiment qu’une femme qui signale un incident de violence fondée sur le sexe soit critiquée, harcelée ou humiliée par d’autres membres de la communauté.
Parmi plusieurs questions relatives aux droits des femmes qui se posent partout sur le continent africain et ailleurs, la violence sexiste n’occupe que la quatrième rang (cité par 12% des répondants), selon les Guinéens. Plus de répondants priorisent l’inégalité d’accès à l’éducation (38%), la sous représentativité des femmes à des postes influents du gouvernement (23%) et l’inégalité des chances ou des salaires en milieu professionnel (17%). Les femmes et les hommes sont d’accord sur leurs priorités.
Plus de la moitié (53%) des Guinéens ne semblent pas satisfaits des efforts de leur gouvernement dans la promotion des droits des femmes (Figure 11). Les femmes critiquent plus que les hommes la performance gouvernementale dans ce secteur (57% vs. 48%). Les non nantis (57%), les non instruits (56%) et les résidents ruraux (54%) sont également plus aptes à ne pas apprécier les efforts du gouvernement dans la promotion de l’égalité que les nantis (46%), les plus instruits (47%-49%) et les citadins (49%).
