Auteur : OMS Côte d’Ivoire
Site de publication :WHO | Régional Office for Africa
Type de publication : Rapport
Date de publication : Octobre 2024
Introduction
Le rapport biennal 2022-2023 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Côte d’Ivoire retrace les efforts, les stratégies et les résultats obtenus dans le renforcement du système de santé ivoirien à la suite de la pandémie de Covid-19. Il illustre la volonté de l’OMS et de ses partenaires d’accompagner le pays vers un système de santé plus robuste, équitable et capable de répondre aux défis sanitaires actuels et futurs.
Ce document met en avant la collaboration multisectorielle, l’adaptabilité des interventions et la mobilisation de tous les acteurs autour d’un objectif commun : garantir la santé pour tous.
Contexte et dynamique post-pandémique
La période couverte par ce rapport est marquée par la fin officielle de la pandémie de Covid-19 en tant qu’urgence de santé publique internationale. Cette transition a permis à la Côte d’Ivoire de se concentrer sur la consolidation des acquis, la reprise des activités sanitaires de routine et l’anticipation des crises futures. Le contexte post-pandémique a révélé les faiblesses du système de santé, mais aussi sa capacité à s’adapter grâce à des mesures correctrices, l’innovation et la résilience des acteurs de terrain.
Le rapport souligne l’importance de la synergie entre l’OMS, le gouvernement ivoirien, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les communautés locales. Cette collaboration a permis de mettre en place des stratégies adaptées, d’améliorer la surveillance épidémiologique et de renforcer la gouvernance sanitaire.
Le biennium en chiffres
- 28 073 140 doses de vaccin ont été administrées contre la COVID-19 au 31 décembre 2023.
- 13 067 829 personnes complètement vaccinées contre la COVID-19.
- Don de 30 ordinateurs de bureau, 30 onduleurs et 10 ordinateurs portables pour équiper les antennes de l’Institut National d’hygiène publique (INHP).
- Don de 75 ordinateurs portables aux chargés du Programme Élargi de Vaccination (CPEV).
- Renforcement des capacités de 210 acteurs des Centres des Opérations d’Urgence en Santé Publique (COUSP) régionaux.
- Dotation en matériel médical d’une valeur de 600 millions FCFA dans le cadre du projet résilience au nord de la Côte d’Ivoire.
- Formation de 1072 acteurs des établissements de premier contact (ESPC).
Appui aux programmes
Lutte contre les maladies transmissibles
La surveillance renforcée des maladies transmissibles prioritaires telles que le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA a été poursuivie avec rigueur. L’OMS a apporté un soutien technique à la mise en œuvre des plans stratégiques nationaux, notamment dans la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Des efforts considérables ont été déployés afin d’améliorer la qualité des services diagnostics et thérapeutiques. La coordination entre les partenaires a permis de faciliter l’accès aux médicaments essentiels, garantissant ainsi une efficacité accrue dans la gestion des maladies transmissibles.
Lutte contre les maladies non transmissibles et les facteurs de risque
La sensibilisation aux facteurs de risque des maladies non transmissibles, notamment le tabagisme, la mauvaise alimentation, la sédentarité et la consommation excessive d’alcool, a été intensifiée. L’intégration des activités de prévention et de contrôle des maladies chroniques dans les soins de santé de base a été une priorité majeure pour garantir une prise en charge holistique. Des outils spécifiques ont été développés et mis en œuvre pour le dépistage précoce de conditions telles que l’hypertension artérielle et le diabète, contribuant ainsi à la réduction de la morbidité associée.
Vaccination
Un appui logistique et technique important a été apporté à la campagne nationale de vaccination anti-COVID-19. Le Programme Élargi de Vaccination (PEV) a été renforcé pour maintenir la couverture vaccinale des enfants contre les maladies évitables par la vaccination. Les activités de formation du personnel et de sensibilisation communautaire ont été menées pour améliorer l’acceptation vaccinale et réduire l’hésitation au sein des populations.
Urgences de santé publique
Mise en œuvre du RSI et l’approche One Health
La mise en œuvre du Règlement Sanitaire International (RSI) a été renforcée, intégrant pleinement l’approche One Health qui reconnaît l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette coordination intersectorielle a permis une meilleure détection et réponse rapide aux menaces sanitaires émergentes, visant ainsi à prévenir les épidémies et pandémies.
Campagnes de vaccination
Des campagnes de vaccination de masse ont été appuyées par l’OMS, accompagnées de sensibilisation continue sur les mesures barrières telles que le port du masque, la distanciation physique et l’hygiène des mains. Le système de santé a vu ses capacités renforcées pour la prise en charge des patients atteints de COVID-19, notamment par la formation des personnels et l’équipement des centres de traitement. La surveillance épidémiologique a été activement déployée au niveau national pour suivre la dynamique de la pandémie et adapter les stratégies.
Surveillance épidémiologique
Le système national d’information sanitaire a été modernisé avec l’introduction d’outils numériques facilitant la collecte, le traitement et l’analyse des données en temps réel. La coordination entre les niveaux régional et national, notamment au sein des Centres des Opérations d’Urgence en Santé Publique (COUSP), a été améliorée pour une meilleure réaction face aux alertes sanitaires.
Prévention et contrôle de l’infection (PCI)
La formation continue des agents de santé sur les pratiques exemplaires en prévention et contrôle des infections (PCI) a été organisée. L’équipement des formations sanitaires en matériels et consommables nécessaires au respect des bonnes pratiques PCI a été assuré, contribuant ainsi à réduire les infections associées aux soins.
Communication des risques et engagement communautaire
« Des campagnes d’information adaptées aux réalités culturelles et sociales locales ont été conduites pour renforcer les comportements de prévention parmi les populations. La mobilisation des leaders communautaires, religieux et traditionnels a permis un engagement accru des populations dans la mise en œuvre des mesures sanitaires recommandées.
Gestion de l’alerte de Maladie à virus Marburg et Monkey Pox
Des protocoles d’alerte et de riposte rapide ont été mis en place à tous les niveaux, intégrant la formation des agents de santé et la préparation des laboratoires pour la confirmation rapide des cas. Des campagnes de sensibilisation sur ces maladies émergentes ont aussi été déployées auprès des populations à risque.
Fièvre jaune
Des campagnes de vaccination ciblées ont été menées dans les zones à risque, accompagnées d’une surveillance renforcée des cas suspects. Les stratégies de gestion des cas confirmés ont été adaptées pour une meilleure prise en charge et suivi.
Dengue
La lutte anti-vectorielle contre le moustique vecteur de la dengue a été intensifiée. Des actions communautaires ont été encouragées pour la destruction des gîtes larvaires et la promotion de comportements protecteurs contre les piqûres.
Opérationnalisation des districts sanitaires
Le schéma de décentralisation des services de santé a été progressivement mis en œuvre, permettant une meilleure accessibilité aux soins au niveau local. L’appui à la gestion administrative et financière des districts sanitaires a été renforcé pour garantir une gestion autonome et efficace.
Système d’information sanitaire
L’installation d’outils numériques innovants pour la collecte et le traitement des données sanitaires à tous les niveaux du système a été réalisée. Parallèlement, une formation spécifique des agents de santé a permis une utilisation optimale de ces nouveaux outils facilitant la prise de décision.
Renforcement de la surveillance des décès maternels périnataux et riposte
Des enquêtes régulières ont été mises en place pour identifier les causes des décès maternels et périnataux. Ces données ont permis l’élaboration de plans d’actions ciblés et correctifs dans les zones les plus affectées, avec un suivi rigoureux des interventions.
Opérationnalisation de la carte de scores SRMNIAA
L’utilisation d’un ensemble d’indicateurs spécifiques a permis de mesurer objectivement la performance des services de santé dans les domaines de la santé de la reproduction, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents. Cette évaluation a guidé les améliorations à apporter aux services.
Médicaments essentiels et autres produits de santé
La disponibilité et la qualité des médicaments essentiels dans les établissements publics ont été garanties par la mise en place de systèmes efficaces de gestion des stocks, empêchant ainsi les ruptures fréquentes. Des contrôles stricts ont assuré la conformité des produits de santé aux normes nationales et internationales.
Résistance aux antimicrobiens
La sensibilisation sur l’usage rationnel des antibiotiques a été intensifiée auprès des professionnels de santé et des populations. Parallèlement, la surveillance de la résistance aux antimicrobiens a été renforcée via les laboratoires de microbiologie, permettant d’anticiper et de mieux gérer les phénomènes de résistance.
Prestations de soins de qualité
L’adoption de référentiels nationaux de qualité a été encouragée. Un appui spécifique aux établissements de santé pour l’accréditation ainsi que pour des démarches d’amélioration continue des services a été réalisé.
Financement de la santé
La mobilisation des ressources financières nationales et des partenaires a été une priorité afin d’assurer la pérennité des actions menées. Un suivi rigoureux des budgets alloués a été institutionnalisé pour garantir la transparence et l’efficacité des dépenses.
Ressources humaines pour la santé
Des recrutements planifiés ont permis de combler les carences en personnel dans plusieurs régions. Des formations continues visant à améliorer les compétences des acteurs de santé ont été mises en place. Des mesures incitatives spécifiques ont également été adoptées pour encourager la rétention des personnels de santé dans les zones rurales et défavorisées.
Renforcement de la coordination et planification stratégique des interventions de Santé de la Reproduction, Maternelle, Néonatale, Infantile et des Adolescents
Un cadre stratégique multisectoriel a été développé pour améliorer la coordination globale des interventions. L’appui aux programmes d’éducation sanitaire a permis de renforcer la sensibilisation sur la santé reproductive et maternelle. L’accès aux services a été amélioré, avec une attention particulière portée à la santé des adolescents, en favorisant un environnement adapté et des services de qualité favorisant leur bien-être physique et mental.
Renforcement de la gouvernance en santé
La gouvernance du système de santé a été renforcée par l’amélioration des mécanismes de pilotage, de coordination et de suivi. L’OMS a accompagné les autorités nationales dans la mise en place de cadres réglementaires adaptés aux exigences actuelles, favorisant ainsi la transparence et la redevabilité. Des partenariats stratégiques ont été développés entre les acteurs publics et privés pour optimiser l’utilisation des ressources et harmoniser les interventions.
La participation de la société civile a été encouragée aux différents niveaux du système de santé, assurant une meilleure prise en compte des besoins des populations dans les politiques publiques.
Recherche et innovation en santé
L’appui à la recherche scientifique a été ciblé sur les priorités sanitaires nationales, notamment les maladies infectieuses, la résistance aux antimicrobiens, et les déterminants sociaux de la santé. L’OMS a soutenu la formation des chercheurs locaux et encouragé la collaboration régionale et internationale afin de renforcer les capacités en recherche appliquée.
L’innovation technologique, notamment dans les domaines de la télémédecine et des systèmes d’information, a été promue pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé.
Partenariats et coopération
Le rapport souligne l’importance des partenariats multidimensionnels pour la réussite des actions menées. L’OMS a maintenu une collaboration étroite avec le Ministère de la Santé, les agences onusiennes, les ONG, le secteur privé, ainsi que les organisations communautaires.
Des conventions de coopération ont été signées pour faciliter le partage des ressources et des expertises, favorisant la mise en œuvre efficace des stratégies nationales.
Défis et perspectives
Malgré les progrès significatifs enregistrés durant ce biennium, plusieurs défis subsistent, notamment les insuffisances en ressources humaines spécialisées, la mobilisation durable des financements, et l’amélioration de la couverture vaccinale.
Les perspectives pour la période à venir insistent sur le renforcement continu des capacités nationales, l’optimisation des systèmes de santé décentralisés, et l’adoption accrue des innovations technologiques.
