Auteur: Organisation Internationale des Employeurs
Site de publication: OIE
Type de publication: Analyse
Date de publication: Mars 2023
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Pour relancer l’activité économique dans le cadre du contexte de la crise sanitaire du Covid-19, le gouvernement a mis en place un Programme Prioritaire Élargi (PPE) qui visait en priorité les secteurs sociaux, les infrastructures et l’autosuffisance alimentaire. Ce programme devait créer selon le gouvernement des emplois et permettre aux plus pauvres de satisfaire leurs besoins de base. En ce qui concerne le climat des affaires, de nombreux efforts restent à faire notamment au niveau de la fiscalité, du recouvrement de la dette et du commerce transfrontalier.
Défis à relever par le secteur privé
Outre la situation d’extrême pauvreté dans le pays, les résultats de l’Enquête sur la Situation de l’Emploi et du Secteur Informel de 2017 révèlent :
- Une informalité généralisée avec une prépondérance du secteur informel non agricole de l’ordre de 91,1 % des emplois existants
- Un chômage important – la proportion de la population en emploi est estimée à 37 % de la population totale en âge de travailler. Cette situation de chômage est davantage urbaine et touche majoritairement les jeunes de moins de 25 ans (73,2 %)
- Des inégalités sociales dans le marché de l’emploi – le taux de chômage s’accentue avec le niveau d’éducation surtout en milieu urbain : pour les personnes ayant suivi une formation générale, le chômage touche 20,2 % des femmes et 15,4 % des hommes
- Une faible politique d’absorption des jeunes dans l’apprentissage ou dans les formations techniques professionnelles pour leur développement futur – En effet, 44,2 % des jeunes de 14-35 ans ne se trouvent ni dans le système éducatif, ni dans l’emploi.
- Un secteur privé informel aggravant le sous-emploi – globalement, plus de 67,4 % des personnes occupées travaillent plus de 40 heures par semaine. Par ailleurs, les travailleurs occupés dans des emplois occasionnels, saisonniers et temporaires sont très exposés aux risques liés à la perte de l’emploi et à la faiblesse des revenus. On estime à 20,1 % le taux d’emplois précaires.
Recommandations du secteur privé
Soutien et renforcement du dialogue public privé
Les objectifs spécifiques concernent :
- Intégration du dialogue public-privé dans les plans et les stratégies sectoriels de développement ;
- Établissement et maintien d’un vrai partenariat public-privé ;
- Élaboration d’une feuille de route et d’un agenda pour le dialogue public-privé au niveau national ;
- Prise en compte effective des besoins des partenaires du secteur privé dans les stratégies sectorielles de développement.
Soutien aux jeunes investisseurs et à la gente féminine, développement de l’entrepreneuriat et lutte contre l’informalité
- Promotion d’une culture entrepreneuriale dans la société tout entière, notamment au sein des établissements de formation technique et professionnelle, au sein des plates formes de l’audiovisuel (télé et radio) et réseaux sociaux nationaux en ligne, au sein des centres de formations pour adultes, au sein des universités ;
- Création des centres de formation et d’apprentissage aux métiers d’auto entrepreneurs pour les jeunes déscolarisés ;
- Création d’un climat favorable à l’investissement en accordant des incitatifs par exemple favoriser l’accès au crédit à des taux d’intérêt bonifiés et des conditions de remboursements souples et flexibles ;
- Promotion de la décentralisation et de l’efficacité des organes des collectivités territoriales pour faciliter l’accès des mairies aux flux financiers nationaux et régionales pour soutenir l’entrepreneuriat chez les femmes et chez les jeunes en milieu rural et pour mieux canaliser les besoins des femmes et des jeunes en matière de développement de leurs activités commerciales, agro-pastorales et artisanales en milieu rural en particulier ;
- Favorisation de l’accès des jeunes et des femmes au numérique en milieu rural en créant des centres de formation gratuits à l’outil numérique au sein des collectivités territoriales.
Commerce transfrontalier
- Favorisation du développement du commerce intra-africain en levant les barrières douanières ;
- Amélioration des infrastructures nationales et régionales, notamment le développement des axes routiers, des files piétonnes, éclairage et des pôles d’électrification, l’accès au réseau numérique, ainsi que la construction des bâtiments pour abriter les marchés frontaliers ;
- Modernisation et mise en place du guichet unique ;
- Garantie d’un climat sécuritaire et stable au niveau du pays, notamment au niveau des services douaniers pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens (État de droit) ; ceci améliorerait également l’entrepreneuriat féminin notamment la création des activités génératrices de revenus (commerce) exercées le plus souvent par les petites commerçantes (les femmes) au niveau des frontières.
Lutte contre l’informalité
- Mise en place d’une politique nationale de transition des UPI vers le secteur formel ;
- Mise en place des instruments incitatifs et également des instruments dissuasifs ;
- Partage et échange d’expériences régionales ;
- Développement d’un cadre législatif institutionnel solide et efficace ;
- Mise en place annuelle des réformes structurelles et des stratégies sectorielles visant la facilitation du climat des affaires et l’amélioration de la vie des entrepreneurs ; notamment au niveau de la fiscalité, du permis de construire et de la création d’entreprise.
Développement du capital humain
- Amélioration de l’offre des services publics (éducation, santé et protection sociale) ;
- Adéquation des formations reçues avec les besoins requis sur le marché du travail au niveau de l’enseignement technique et professionnel, de l’enseignement général secondaire et des universités ;
- Formation des cadres du secteur public en priorité.
Amélioration du système de travail
- Multiplication du nombre d’emplois par l’accès de nouveaux investissements à niveau des différents pays ;
- Favorisation de l’application, à travers le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, d’un cadre légal pour les travailleurs/employés en matière de conditions de travail et de salaire minimum ;
- Mise en place des stratégies sectorielles visant la facilitation de l’accès de la population, notamment des travailleurs du secteur formel à la couverture santé, ce qui peut inciter également la formalisation des entreprises vers le secteur formel.