Auteur : Mamadou Togola
Organisation affiliée : Journal scientifique et technique du Mali
Type de document : Article
Date de publication : Mars 2019
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L’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako( USTTB) est née de la scission de l’Université de Bamako en quatre entités.
Établissement public à caractère scientifique, Technologique et culturelle, l’USTTB constitue aujourd’hui, le nec plus ultra, en matière de recherche scientifique dans notre pays. Avec un budget prévisionnel de 9,5 milliards FCFA en 2019, l’USTTB fait face à d’énormes défis financiers, institutionnels, d’infrastructures et de personnels.
Les infrastructures de l’USTTB
En 2019, l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB) compte 640 enseignants dont 241 Assistants, 222 Maîtres Assistants, 101 Maîtres de Conférence, 61 Professeurs, 01 Directeur de recherche, 03 attachés de recherche et 05 Chargés de recherche. Aussi, l’Université compte 11 500 étudiants répartis entre quatre facultés et instituts, à savoir : la Faculté des Sciences et Techniques (FST), la Faculté de Pharmacie (FAPH), la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS) et l’Institut des Sciences Appliquées (ISA).
- La Faculté des sciences et techniques (FST) : créée en 1996, sous l’acronyme FAST, la Faculté des sciences et techniques a d’abord fait partie de l’Université du Mali avant de devenir une structure de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako, après la création de cette dernière. La FST compte aujourd’hui 05 départements de Recherche dont les départements de Mathématique, de Physique, de Chimie, Biologie et de Géologie.
- La Faculté de Pharmacie (FAPH), elle a été créée, avec la Faculté de Médecine, en 1969 pour former des assistants médicaux. Elle s’appelait alors l’École Nationale de Médecine et de Pharmacie (ENMP). Avec quatre départements de recherche, la FAPH offre des doctorats en pharmacie et un DES en pharmaceutique et biomédicale.
- La Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS). Créée en 1969, la FMPOS (ex ENMP) commence, à partir de 1974, à former des Médecins et des Pharmaciens, avant de devenir Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS), en 1996. Aujourd’hui, avec quatre départements de recherche, la FMOS offre des doctorats en médecine ou en odontostomatologie. Elle offre aussi le DES dans les domaines de la médecine générale et de l’odontostomatologie.
- L’Institut des Sciences Appliquées (ISA) a été créé en même temps que l’USTTB. Il offre des licences professionnelles et dispose à cet effet de huit laboratoires de recherche en: chimie analytique, volumétrie, technologie alimentaire, microbiologie, automatisme et automatique, informatique industrielle, électronique et électrotechnique. Avec ses 03 départements de Recherche, l’Institut des Sciences Appliquées est la parfaite illustration de l’adéquation formation-emploi. Ces diplômés exercent dans les secteurs suivants: Industries extractives et textiles; Laboratoires d’analyse des sols, eaux et plantes; Laboratoires de contrôle de la qualité des aliments; Brasseries; Ateliers de production de la filière agroalimentaire; Ateliers de maintenance informatique et Électronique.
Les défis de l’USTTB
En 2019, le budget subventionné de l’USTTB s’élève à 7, 682 milliards FCFA. Les ressources propres de l’Université constituent 1, 23 milliards FCFA. Dans le cadre d’un contrat de performance signé avec la Banque mondiale, l’institution, à condition d’atteindre certains indicateurs, apportera un appui budgétaire à l’USTTB. Ainsi, pour l’année en cours, 633 millions FCFA sont entendus dans le cadre de ce contrat. Avec 640 enseignants et 184 personnels d’appui, plus de 2/3 de ce budget vont dans les dépenses de fonctionnement.
La gestion de ce budget est un vrai défi pour les autorités universitaires. Car, en plus des 2/3 du budget prévus les dépenses de fonctionnement, la somme d’un milliard doit être allouée, cette année, au projet triennal de construction de la nouvelle Faculté de Pharmacie. Aussi, faute de budget d’investissement, le rectorat en location dans un bâtiment à Lafiabougou et les salles de classe ne suffisent plus pour accueillir les étudiants dont le nombre augmente d’année en année.
A ces difficultés de financement, l’USTTB comme les autres universités fait face à des défis institutionnels. En effet, le passage des universités tantôt sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur, tantôt sous celle du ministère de la Recherche scientifique ou même, comme c’est le cas aujourd’hui, sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, est source de dysfonctionnement administratif sans précédent. «A peine une équipe commence à trouver ses marques qu’elle est déstabilisée», regrette un responsable universitaire.
Malgré ses difficultés notamment financières, l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako est un établissement de référence au Mali et même en Afrique. Grâce aux partenariats avec l’Institut américain de la santé (NIH), l’USTTB abrite aujourd’hui des centres de recherche de renommée mondiale. On peut citer: du Malaria Research and Training Center (MRTC) qui s’appelle désormais «International Center for Excellence in Research (ICER Mali)»; le Centre d’Excellence Africain pour la Recherche en Bio-informatique ou encore le Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC). Ces établissements, avec leurs laboratoires de norme internationale, mènent des recherches très poussées sur les maladies parasitaires notamment le paludisme et sur la production de vaccins.
L’avenir de notre pays et sa capacité à faire face aux crises dépendront de l’excellence de ses chercheurs et de ses centres de recherche. «La recherche scientifique est comme la bombe atomique, personne ne viendra vous aider à la développer»
L’USTTB est déterminée dans sa volonté de développer le Mali par la recherche scientifique. Selon le Recteur de l’USTTB, il faut que le Mali aille aujourd’hui dans le développement de Pôle hospitalier universitaire dans chaque région. «Les études de faisabilité sont terminées, nous attendons les décideurs politiques».
En plus de la santé, les chercheurs pensent qu’il est temps pour le Mali de maîtriser au moins sa communication interne. L’État doit investir, assure Pr Keita, dans la recherche pour le développement et le lancement du premier satellite Made in Mali. Au-delà de la richesse, explique-t-il, il s’agit d’une question de souveraineté nationale.
La télécommunication et la santé sont, certes, indispensables, mais le Prof Adama Diaman Keita pense que l’urgence, aujourd’hui, est agricole. Le Mali doit être à mesure de produire et de conserver ses propres semences adaptées à son climat. «Un pays qui importe ses semences n’est jamais à l’abri de la famine donc de l’instabilité». Le projet futur de création prochaine du Centre de formation et de recherche sur les substances naturelles réjouit le chercheur. A Kita, 50 ha de terre ont déjà été attribués à l’USTTB pour la construction de ce centre qui abritera des banques de semences. La balle est désormais dans le camp des politiques.
Aux dires du recteur de l’USTTB, l’avenir de notre pays et sa capacité à faire face aux crises dépendront de l’excellence de ses chercheurs et de ses centres de recherche. «La recherche scientifique est comme la bombe atomique, personne ne viendra vous aider à la développer», conclut le Recteur de l’USTTB.
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