Auteurs : Marcella Pasotti, Nicolas Widmer, Aly Sané Niang, Malick Diop, El Hadji Malick Dia, Julie Leduc, Guido Couck
Organisation affiliée : Coopération belge au développement
Site de publication : enabel.be
Type de publication : Rapport
Date de publication : Février 2016
Au Sénégal, l’agriculture est la principale activité économique en zone rurale. Face à la croissance démographique et à l’urbanisation grandissante, l’augmentation de la production agricole nationale est devenue une condition nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire du pays.
Pour répondre à ce besoin, le Sénégal et la Belgique ont conçu ensemble le Projet de Bassins de Rétention et de Valorisation de Forages (BARVAFOR), qui veut garantir aux éleveurs et aux agriculteurs des régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès un accès durable à l’eau productive pour qu’ils puissent augmenter leur production.
Pression croissante sur l’eau productive
Selon les prévisions de la FAO, d’ici à 2030, le taux des prélèvements en eau pour l’agriculture augmentera d’environ 14%, et les terres irriguées s’étendront ultérieurement de 45 millions d’hectares dans 93 pays « en développement ». La pression sur les ressources en eau est donc croissante, tout comme le défi pour l’agriculture d’aujourd’hui et de demain.
La contrainte du développement agricole de l’Afrique de l’Ouest n’est pas liée à la disponibilité de l’eau, mais au manque d’infrastructures pour stocker et acheminer l’eau vers les cultures et pour protéger les surfaces agricoles des risques d’inondations.
Les stratégies adoptées par le BARVAFOR s’alignent sur les stratégies de gestion intégrée des ressources en eau élaborées au niveau régional et national.
Les partenaires du BARVAFOR sont les Agences Régionales de Développement (ARD), dont la mission est d’appuyer les collectivités locales dans la coordination et l’harmonisation des interventions en matière de développement local. La participation et l’implication des populations constituent la base des actions.
Dans une première phase, les populations des régions d’intervention sont invitées à identifier les besoins de leur communauté en termes d’eau productive et à soumettre une demande de projet. La demande est le résultat d’un processus de consultation et de concertation au sein des communautés, auquel participent les agriculteurs, les chefs de village, les femmes et les jeunes.
Dans leur demande, les communautés doivent identifier une organisation locale ou internationale ayant exprimé la volonté de les appuyer à mettre en valeur l’agriculture locale. L’appui de ces partenaires, acteurs normalement déjà actifs dans le développement rural de la zone d’intervention, doit permettre l’exploitation maximale du potentiel agricole d’une part, et l’accompagnement des communautés dans la future gestion et maintenance des ouvrages d’autre part.
La contrainte du développement agricole de l’Afrique de l’Ouest n’est pas liée à la disponibilité de l’eau, mais au manque d’infrastructures pour stocker et acheminer l’eau vers les cultures et pour protéger les surfaces agricoles des risques d’inondations
Parallèlement au démarrage des travaux, le BARVAFOR incite les exploitants agricoles et les communautés à se regrouper en structures locales de suivi, de gestion et d’exploitation des ouvrages.
En novembre 2015, les comités de sélection ont retenu 101 projets. Parmi ceux-ci, 24 ont été mis en œuvre par le BARVAFOR et 31 ont été confiés au Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement Rural pour la recherche de partenaires investisseurs.
Parmi les 24 ouvrages réalisés par le BARVAFOR, on compte onze digues de retenue, trois digues semi-filtrantes, cinq digues anti-sel et cinq rééquipements de forages.
Leçons apprises et recommandations
Les populations ne peuvent s’approprier les infrastructures qu’à travers une réelle implication dans toutes les phases de conception et de prise de décisions. Impliquer les citoyens concernés dans l’élaboration de la demande de projet est nécessaire, mais non suffisant. Les populations doivent être informées à chaque étape du projet, de la conception à la réalisation.
Plusieurs restitutions sur site doivent être prévues tout au long du projet, en présence des populations, des représentants du projet et des autorités administratives, locales et coutumières.
La communication est un élément essentiel pour une réelle appropriation par les différents acteurs du projet. Une communication insuffisante ou peu claire risque de les démotiver et de mettre en péril tous les efforts de travail conjoint.
Chaque activité prévue doit être adaptée à son public cible et au message à transmettre. En vue de favoriser une dynamique de communication entre les acteurs locaux, il est nécessaire que les informations passent à travers la structure pyramidale des structures locales en place.
Des études préalables de qualité, étayées par des données précises et fiables, sont une condition essentielle à la réussite d’un projet d’infrastructure. Ces études doivent inclure des informations exhaustives sur la réalité socio-économique de la zone où le projet intervient.
Aborder la question foncière et situer clairement les responsabilités en termes de remembrement ou de dédommagement s’avère fondamental lors des études techniques afin de prévenir les conflits fonciers et les résistances des populations pendant les travaux.
Il s’avère essentiel de travailler en étroite collaboration avec la commune sur l’aspect foncier. Celle-ci est responsable du remembrement et du réaménagement des terres pour ceux qui perdront leurs parcelles suite à la construction des ouvrages.
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