English Summary

Ghana is reknowned as an example of democracy in West Africa. Unlike many of the presidential elections that took place in the region lately, it would be difficult to predict the outcome of the election planned for December 7th 2016. The results of the assessment of the outgoing president’s mandate are not the best, especially when it comes to economy. The leader of the main opposition party, Nana Akufo-Addo, who came second during the last presidential election with more than 47% of votes is an opponent to the outgoing president. This election could be the last one for him, since he is now 72 years old.

Il y a quelques semaines, Charlotte Osei, la présidente de la commission électorale du Ghana, a annoncé la liste des candidats autorisés à se présenter au scrutin présidentiel du 7 décembre 2016. Il s’agit : du Dr Papa Kwesi Nduom (candidat du Parti progressiste populaire – Progressive People’s Party PPP), de l’ancienne première dame Lady Nana Konadu Agyeman Rawlings (du Parti national démocratique – National Democratic Party, NDP), du Dr Edward Mahama (de la Convention nationale du peuple – People’s National Convention PNC), du président en exercice John Dramani Mahama (du Congrès national démocratique – National Democratic Congress, NDC), de Nana Akufo-Addo (du Nouveau parti patriotique – New Patriotic Party, NPP), de Ivor Greenstreet (du Parti de la convention populaire – Convention People’s Party, CPP) et du candidat indépendant, Jacob Osei Yeboah.

La validation des dossiers des candidats cités précédemment ne s’est pas déroulée sans heurts. La Commission électorale a été poursuivie en justice pour avoir rejeté la candidature de certaines personnalités parmi lesquelles trois ont eu gain et cause. Il s’agit de Papa Kwesi Nduom, de Lady Nana Konedu Agyeman Rawlings et d’Edward Mahamma.

Au terme du tirage au sort organisé à cet effet, l’ordre d’apparition des candidats sur les bulletins de vote sera le suivant :

1. CPP – Ivor Greenstreet
2. NDP – Nana Konadu Agyemang Rawlings
3. NDC – John Dramani Mahama
4. PPP – Dr. Papa Kwesi Nduom
5. NPP – Nana Akufo-Addo
6. PNC – Dr. Edward Mahama
7. JOY – Jacob Osei Yeboah

À la tête du pays depuis décembre 2012, le bilan économique de John Mahamma n’est pas jugé positif. La croissance du pays a chuté à moins de 4% en 2015, le taux le plus faible depuis plus de dix ans. Le Ghana, producteur de cacao, de pétrole et exportateur d’or, avait été forcé de recourir à l’aide du Fonds monétaire international (FMI) en 2015 en raison de la baisse générale du prix des matières premières. Par ailleurs, le pays connaît de nombreux problèmes d’approvisionnement en électricité se traduisant par des délestages récurrents.

Outre un bilan économique peu convaincant, John Mahamma a été accusé en juin dernier d’être impliqué dans une affaire de corruption. Le principal parti au pouvoir, le Nouveau parti patriotique (NPP), affirme que John Mahama a reçu comme pot-de-vin un véhicule tout-terrain offert par un homme d’affaires burkinabè. Selon le NPP, le président en exercice a reçu la voiture afin de faciliter l’octroi d’un marché public à l’homme d’affaires. Le président Mahama, qui affirme que le véhicule a été enregistré dans le parc automobile de l’État du Ghana a aussi répondu à ses accusateurs en ces termes : « Si vous pensez que j’ai été impliqué dans une affaire de corruption, vous avez des moyens constitutionnels vous permettant de faire ce que vous voulez faire ».

Dans le paysage politique africain, le Ghana fait figure d’exemple. Selon les données 2006-2015 analysées par The Economist, le pays enregistre un indice de 6,02 sur 10. La gestion de la contestation des résultats de l’élection de 2012 le démontre. John Dramani Mahama, leader du Congrès démocratique national(NDC) aurait emporté l’élection présidentielle  avec 50,70% des suffrages, contre 47,74% des voix pour son principal challenger, Akufo-Addo, ancien ministre de la Justice et ancien ministre des Affaires étrangères. Un recours à la justice a tranché au terme d’un véritable procès en faveur de John Dramani Mahama.

Au contraire de certaines des dernières élections qui se sont tenues en Afrique de l’Ouest, l’issue de cette élection présidentielle au Ghana est incertaine. Le candidat sortant termine un premier mandat au bilan questionnable, et son principal adversaire est une des figures politiques du pays. Les autres adversaires ont eux aussi une belle expérience dans le domaine de la politique. Par ailleurs, cette élection pourrait être la dernière à laquelle participera Akufo-Addo, leader du NPP, principal parti de l’opposition. Il est âgé de 72 ans.

L’Église catholique a annoncé le déploiement de 2000 observateurs à travers le territoire national pendant la période électorale. Le vicaire général de l’archidiocèse de Kumasi, Louis Tufour, appelle les groupes religieux à promouvoir des élections pacifiques.

Photo : VOA News